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Les anecdotes
12 janvier 2024

Retour des lutins

lutins-reunion

L’Irlande et l’Ecosse, patries des lutins et des dames blanches, reviennent, s’il faut en croire les journaux de ces pays, aux traditions fantastiques du vieux temps.

Dans l’un des derniers numéros de l'Atheneum de Dublin, on lit le récit du phénomène curieux que voici :

« Dans le domaine d’Enagh-Monmore, situé sur la limite occidentale du comté de Gare, et appartenant à M. Marius Keane, un marais ayant plus d’un mille de ciiconférence s’est mis tout à coup en mouvement et a suivi pendant vingt-deux heures une direction vers l’est. Ce vaste marais s’est éloigné de 410 mètres de sa position primitive, et il a laissé un vide de près de 15 pieds de profondeur. »

Voilà un phénomène qui ne va point faire l’affaire de M. Marius Keane, et à moins d’être un amateur passionné du fantastique, il aura éprouvé la plus désagréable surprise en voyant son marais se mettre en voyage, surtout s’il a quitté ses propriétés pour aller s’établir sur les terres d’un voisin.

On se perd en conjectures, ajoute l'Atheneum sur les causes de ce singulier événement. Espérons que l’on fera une enquête et que l’on finira par découvrir que les lutins du pays ayant à se plaindre de M. Marius Keane lui ont joué ce mauvais tour.

Peut-être M. Keane leur avait-il refusé l’hospitalité un soir de neige ou de brouillard.

Grand et sévère exemple pour les habitants des pays soumis à la puissance des êtres du monde fantastique ! Désormais il sera nécessaire de tenir en bride les marais pour refréner leur humeur aventureuse, ou de les amarrer à la terre ferme par de fortes cordes.

Il n’est pas, du reste, probable que les lutins en restent là; enhardis par ce premier succès et flattés de voir leurs espiègleries racontées par les journaux, ils se passeront dorénavant toutes leurs fantaisies.

On lira dans le Constitutionnel de Tipperary :

« Un phénomène des plus curieux vient de jeter l’étonnement dans le pays.

Un champ de blé d’une étendue très considérable s’est mis tout à coup en mouvement au moment où les épis étant parvenus à une maturité complète ou allait procéder à la moisson. Le champ, mù par une force invisible, a glissé a la surface du sol sur une étendue de plusieurs milles et est allé s’arrêter au milieu d’une bruyère sauvage et complètement stérile qui appartient à une malheureuse famille de bergers. Ces pauvres gens, qui mouraient de faim la veille, se trouvent riches aujourd’hui et ils ont immédiatement mis en grange ces beaux épis que leur envoyait la Providence.

7-lutins

Le champ appartenait à M. Mac-Nab; en se retirant il a laissé un trou d’environ vingt pieds de profondeur dans lequel M. Mac-Nab s’est jeté de désespoir, la tète la première.

On se perd en conjectures sur les causes de ce phénomène. Il parait cependant, d’après le bruit public, que M. Mac-Nab ayant trouvé une nuit un lutin couché sur de la paille dans son écurie, l’en avait chassé à coups de fouet. Les lutins sont rancuneux et celui-ci peut bien avoir voulu tirer vengeance de l’outrage qu’il avait reçu. »

On lira dans le Pays de Perthes :

« Plusieurs faits inexplicables viennent de se passer dans nos montagnes.

Un troupeau de bœufs qu’un highlander conduisait à notre marché a été tout à coup enlevé dans les airs comme par un tourbillon et éparpillé violemment dans toutes les directions. Sur les cent bœufs qui composaient le troupeau, quinze se sont trouvés un quart d’heure après sur une place de Stirling,

Vingt-cinq sont tombés à Aberdeen,

Treize à Dundee,

Trente à Glasgow,

Les autres dans d'autres villes; bref on en a retrouvé sur tous les points de l’Ecosse.

Le même jour, un homme qui cheminait tranquillement à cheval dans une rue d’Edimbourg a été enlevé avec sa monture et jeté sur le toit du chàteau d’Holy-Rood, où il se trouve encore; on cherche un moyen de l’en faire descendre lui et son cheval sans compromettre leur sûreté.

Dans la soirée un canard sauvage rôti que l’on venait de servir sur la table du révérend M. Morton, ministre de la paroisse de Drumslane, s’est envolé au moment où celui-ci allait le découper, et le révérend est resté la bouche ouverte d’ébahissement.

Ces faits inexplicables selon les lois naturelles sont assurément l’œuvre des lutins qui ont reparu en Ecosse depuis quelque temps. »

 

Clément Caragael. Le Charivari, février 1853.

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Commentaires
L
Merci Juliette :)
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J
Jolie histoire !<br /> <br /> On va réclamer à ces charmants lutins qu'ils jettent l'Elysée avec ses habitants à la mer ...<br /> <br /> ps : j'ai mis ton blog dans mes favoris
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