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Les anecdotes
6 mai 2023

Les dernières paroles de Goethe

goethe

« Donne-moi ta chère petite patte. » C'est en prononçant ces mots, que le célèbre poète serait mort, si nous en croyons une lettre de Mlle Louise Sideler, écrite de Weimar, le 23 mars 1832. — C’était une étudiante en peinture, amie intime cle la famille de Gœthe. Elle nous raconte comment Goethe prit froid, dans une promenade en voiture, après une discussion, où il s’était fortement échauffé avec la grande duchesse. Moralité: ne vous échauffez dans aucune discussion avec des duchesses, grandes ou petites, ou avec qui que ce soit.

Très vite, il fut envahi par le froid et ressentit des douleurs violentes à la poitrine et au dos. Sa respiration s'oppressait. Il n'y avait pas huit jours qu'il était alité que le râle, commençait.

Il ne croyait cependant pas être en danger, et se montrait extrêmement gai. Il parlait de toutes sortes de choses, notamment de sa théorie des couleurs. Il appelait sans cesse auprès de lui sa belle-fille, qui était sa favorite dans la famille. Son pouls s’affaiblissait; ses mains se glaçaient; et il était toujours gai.

Comme, la nuit qui précéda sa mort, il ne pouvait pas dormir, il se fit apporter la traduction de la Révolution de 1830, de Salvandi, qui venait d’être publiée, à Stuttgart; et il essaya de lire l’ouvrage. Il ne put y parvenir. Il dit alors, en levant le volume : « — Rendons-lui honneur, du moins, comme à un mandarin. »

Au jour, il se fit apporter un portefeuille rempli d'images et les examina avec sa belle-fille. Il les expliquait toutes. Puis il parlait de sa santé, du printemps qui allait le rétablir.

A ce moment, l’agonie avait commencé. Goethe voulut écrire, alors, et réclama des feuilles de papier, qui étaient sur sa table de travail, afin de les numéroter. Il ne put tenir la plume. Un instant après, il disait : « — Assieds-toi près de moi, chère fille... tout près....Donne-moi ta chère petite patte...» 

Et à onze heures du matin, il était mort.

Le Liseur.

Havre-éclair illustré, 22 juillet 1906

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