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Les anecdotes
2 janvier 2023

Statistique des jouets d’enfants

firmin-bouisset-affiche

A Paris, il se fait, par an, pour 1,208,950 fr. de poupées, et les jouets militaires, fusils, sabres, canons, tambours, ne représentent qu’une somme de 757,764 fr.

Ce qui prouve qu’il en coûte plus cher pour amuser les petites filles que les petits garçons; ou que les petites filles jouent encore à la poupée quand elles cessent d’être petites filles; ou bien encore qu’il reste plus de poupées sur le champ de bataille que de canons, de sabres et de fusils, après une campagne sous le soleil de la Petite-Provence. Il est vrai que le petit garçon se rattrape sur les bilboquets, les toupies et les quilles, et qu’il ne s’en fabrique pas pour moins de 50 ou 40,000 fr. par an. En 1848, le tambour fut en hausse; il s’en vendit pour 54,700 fr. C’était une époque tapageuse, mais il ne fallut qu’un coup de baguette pour crever tous ces tambours-là.

Aujourd’hui, à quel jeu jouent nos enfants ? Le Moniteur, après avoir passé en revue tous les jeux qui furent successivement à la mode, depuis la sarbacane et le bilboquet des mignons de Henri III, sans oublier les pantins de 1747, l’émigrette du Directoire, le diable de 1812, arrive à l’époque des pistolets pneumatiques, dont il fallut fabriquer une telle quantité, que le zinc en renchérit tout à coup; puis aux toupies de cuivre, puis aux parachutes en papier et en mousseline qui comptèrent pour 300,000 fr dans les recettes des fabricants de jouets d’enfants.

Aujourd’hui, ajoute M. Edouard Fournier qui nous fait cette amusante énumération, ces chances de vogue sont moins grandes pour les jouets, et quand elles arrivent, elles ne peuvent plus s’étendre sur une aussi grande échelle. Les gens du monde, beaucoup trop affairés, ne se mettent plus de la partie, comme en ce bon temps d’oisiveté qui vit fleurir la mode des bilboquets et des pantins. On laisse le hochet aux enfants.

M. E. Fournier voit les choses de la bimbeloterie bien en noir. Qu’il se rassure, les pantins et les bilboquets n’ont pas cessé d’être à la mode, et les toupies creuses qui tournoient en bourdonnant se heurtant de tous côtés et tout à coup meurent et se taisent, n’ont pas encore dit leur dernier mot.

« Encyclopédie populaire : journal de tout le monde… »  Sous la direction de M. l’abbé Mullois  Paris, 1856.
Dessin
:Firmin Bouisset.

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