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Les anecdotes
7 février 2022

Les sentinelles

Bayard

Lors de la suppression des bancs placés sur la scène, on fut obligé de mettre une sentinelle de chaque côté du théâtre. On empêchait ainsi les spectateurs d’escalader l’orchestre et de s’emparer de cette place privilégiée, si nuisible à l’illusion et à l’effet scénique.

Ces sentinelles installées sur le théâtre, sous la loge du roi et sous celle de la reine, y furent conservées par l’usage jusque sous la Convention. C’était même un poste d’honneur que ces factions d’avant-scène. Voici à quelle occasion le Théâtre-Français fut obligé d’en demander la suppression. On jouait Gaston et Bayard. Au moment où Bayard, blessé, est apporté sur une civière et reste confié à la seule garde du traître Altamore; au moment où celui-ci adresse au héros évanoui ces paroles menaçantes, en levant sur lui le poignard : 

— Ah ! tu vas donc mourir, sans secours, sans défense !…
— Sans défense, sans secours! crie la sentinelle de  droite….. ah ! gredin, est-ce que tu prends les grenadiers de la Convention pour des jean-foutre !  

Et croisant la baïonnette, mon soldat s’élance sur Altamore qui n’a que le temps de fuir pour éviter la mort.

La tragédie, qui allait devenir si sanglante, dut s’arrêter là.

« Le Carillon stéphanois. »Saint-Etienne, 1857.

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