Les graines du diable
La Nature signale le fait très curieux de graines de tamarin qui sautent d’elles-mêmes, très violemment, quand on les place sur une surface plane. Chacune de ces graines, quand on les ouvre, renferme un petit ver blanc très vivace et qui par ses mouvements arrive à briser de lui-même l’enveloppe où il est emprisonné.
Ce fait est fort intéressant et n’est pas, dit le même journal, très fréquent avec les graines de tamarin, mais il est connu des botanistes. Les coques d’une euphorbiacée de l’Amérique centrale, du Mexique, etc., présentent souvent le même phénomène. A cause de cela on leur donne en espagnol le nom de graines du diable.
C’est un insecte qui pique l’ovaire jeune, y dépose ses oeufs et alors les larves microscopiques s’insinuent à l’intérieur sans peine. Le tissu se reforme et ferme bientôt la petite galerie creusée sans qu’il y paraisse dehors. Là, la larve se développe, et ce n’est qu’à l’état adulte que la bestiole sort de son buffet, maintenant épuisé. Etant transformée complètement, elle recommence à déposer sa progéniture sur de jeunes ovaires.
« La Revue des journaux et des livres. » Paris, 1885.
Illustration : l-eusses-tu-cru.blogspot.fr