Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Les anecdotes
22 novembre 2021

Horrible vengeance

mexique

Un crime qui épouvante l’imagination a été commis à Hidalejo, province de Mexico, à la fin de décembre dernier.

A Hidalejo vivait, depuis un certain nombre d’années, un couple qui paraissait le plus heureux, du monde. Le mari, homme plein de courage et d’énergie, exploitait une meunerie et une huilerie. Sa jeune femme, Rita, une superbe fille des montagnes, l’aidait de son mieux. Mais tout dernièrement, le bruit courut dans Hidalejo que la belle meunière donnait des coups de canif dans le contrat, de concert avec le garçon du moulin.

En un clin d’œil, tout le monde eut vent de la mésaventure de José Morreda, le meunier en question, et les propos de, toutes sortes circulèrent dans le village sur son compte : lui seul ignorait son malheur. Un hasard lui révéla tout.

Il était parti pour la ville, afin d’acheter du blé, et devait être absent une semaine. Mais l’homme propose et Dieu dispose : Morreda revint à Hidalejo dans la soirée du sixième jour. Il entra doucement dans la chambre de sa femme, pensant lui causer une agréable surprise. Mais quelle fut sa stupéfaction, quand il aperçut les deux complices endormis côte à côte sur un banc, les mains tendrement enlacées !

Morreda se souvint alors de certaines plaisanteries de ses voisins un peu énigmatiques par elles-mêmes, mais auxquelles la découverte qu’il venait de taire donnait une signification outrageante.

Il conçut le projette se venger, non-seulement de sa femme et de son garçon, mais encore de tous ceux qui s’étaient moqués de lui. Il quitta la chambre conjugale, alla chercher une hache à fendre le bois, son fayajos (sorte de poignard très affilé) et revint près des coupables.

— Joannès ! fit-il de sa voix la plus douce.

Le valet, en s’entendant appeler, ouvrit les veux. A la vue de Morreda, il jeta un cri, ce fut le seul : Morreda lui planta son fayajos dans la gorge. Sa complice, réveillée par le bruit, se leva brusquement; la hache du mari outragé siffla et s’abattit sur le cou de Rita; la tête se détacha de sein tronc. Morreda brandit une seconde fois son arme terrible et trancha une deuxième tête, celle de Joannès.

Cela fait, il prit les cadavres et les coupa par morceaux, qu’il mit dans un sac, et alla dans l’obscurité de la nuit déposer ces restes tout fumants sous la meule de l’huilerie, d’où sortit bientôt une boue rougeâtre. Il fit sécher ces affreux débris humains à la chaleur du four. Il en résulta alors une poudre grossière, qu’il mit en réserve. Cette sanglante besogne achevée, Morreda alla se coucher.

Le lendemain, le bruit courut à Hidalejo que la belle meunière s’était enfuie avec son complice. Alors, ou ne se gêna plus pour rire au nez de José, qui, l’œil sombre, l’air taciturne, ne daignait pas seulement faire attention aux railleries, dont il était l’objet. La nuit suivante, il mit la poudre humaine sous la meule de la meunerie. Cette poudre devint fine et impalpable. Il la mélangea avec toute la farine qui se trouvait au moulin.

Quand il eut vendu cette farine infecte, Morreda disparut subitement. Au bout de quelques jours, inquiets de ne pas le voir, ses voisins pénétrèrent chez lui. Dans sa chambre l’on vit les têtes de ses victimes. Celle de Rita était couronnée d’une guirlande de fleurs d’oranger. Toutes deux étaient posées sur une table où se trouvait un billet ainsi conçu :

                                                             « Aux Hidalejonais,
« Je suis vengé et content. Je vous laisse la tête de ma femme et celle de son séducteur. De leur chair palpitante j’ai fait une farine dont vous avez fait votre pain. Je ne vous dis pas adieu, bientôt vous aurez de mes nouvelles.
                                                                                                                            « José Morreda. »

A cette lettre, il avait joint une relation complète de son crime.

On suppose que Morreda est allé offrir ses services à quelque chef de brigands, et qu’il n’attend qu’un moment favorable pour venir mettre à feu et à sang le pauvre village.

« Le Petit journal. » 27 janvier 1867.

Publicité
Publicité
Commentaires
Les anecdotes
Publicité
Les anecdotes
Newsletter
2 abonnés
Derniers commentaires
Visiteurs
Depuis la création 9 158
Archives
Publicité