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Les anecdotes
30 mars 2023

Scalpé

scalping

On sait que les planteurs américains du Sud-Ouest sont en lutte avec les tribus indiennes qui existent encore dans ces contrées. Le Messager français-américain, de New-York, du 2 août, raconte ainsi un épisode de cette lutte :

« Les corps des blancs que les Indiens ont massacrés à Plum-Creek ont été rapportés à Omaha, où la foule se pressât pour apercevoir les cadavres de ces hommes qu'elle avait vus naguère pleins de vigueur et de santé. Mais ce qui excitait plus vivement la curiosité, c’était un Anglais, nommé William Tompson, dont on avait annoncé la mort, et qui revenait vivant... mais dans quel état ! Le malheureux était scalpé. C'était une chose hideuse à voir que cette tête dépourvue de cheveux et de peau.

« M. Thomson est peut-être le premier homme qui, scalpé par les Indiens, soit sorti vivant de leurs mains. Voici en quels termes il fait le récit de l’aventure :

« Mardi, sur les neuf heures lu soir, nous étions partis de Plum-Creek station, pour aller à quelque distance remettre en état le fil télégraphique, qui s’était brisé. Comme nous arrivions, des Indiens surgirent de l'herbe, où ils se tenaient cachés, et nous entourèrent. Nous leur tirâmes deux ou trois coups de feu, après quoi, voyant que nous allions être pris, nous prîmes la fuite.

« Un Indien, monté sur un poney, s’élança au galop sur mes traces, et, quand il ne fut plus qu'à une dizaine de pas, me tira un coup de fusil qui m'atteignit au bras droit. Saisissant ensuite son arme par le canon, il m'asséna sur la tête un terrible coup de crosse qui me renversa. Il mit alors pied à terre, prit son couteau à la main, me le plongea dans le cou, puis, saisissant fortement ma chevelure entre les doigts, il commença à me scalper. J’endurais d'horribles souffrances et d'inexprimables angoisses; mais j'avais toutefois conservé assez de présence d'esprit pour comprendre qu'il me fallait feindre d’être mort, mon salut étant à ce prix. Et cependant l’Indien continuait toujours à me scalper. C'était une torture inouïe, intolérable; il me semblait qu'on m’arrachait la tête. Enfin, au bout d'une demi-heure environ, je reçus, près de la tempe gauche, le dernier coup do couteau qui acheva de me scalper, et je vis l'Indien remonter à cheval et s'éloigner au galop, emportant ma chevelure, et ne se doutant guère que je vivais encore. »

 "Le Courrier du Loiret" 29 septembre 1867

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