Les curieuses recettes
L’art de la cuisine à travers les siècles est certainement une des choses les plus intéressantes que l’on puisse étudier. Depuis l’âge de la pierre jusqu’à nos jours, c’est la seule science, avec celle de la guerre, à laquelle les hommes se soient toujours exercés.
Un livre sur ce sujet est généralement étonnant, mais un dyspepsique moderne ne devrait pas s’approcher à moins d’un mètre d’un ouvrage de ce genre. Les noms seuls des mets, l’énoncé des méthodes culinaires suffiraient à lui donner des crampes d’estomac !
Nous savons qu’au début de l’âge du fer, un quartier de mouton étant placé dans un récipient plein d’eau bouillante, le point d’ébullition était maintenu par l’addition continuelle de cailloux de silex chauffés au rouge. Par la même méthode, les oeufs durs étaient préparés en dix à quinze minutes. Tout cela n’est pas mal. Nous avons, par contre, des détails assez terribles sur la cuisine du Moyen Age.
On avait oublié alors les recettes compliquées des Romains. On n’avait pas d’autres légumes que des navets, des poireaux et des choux. On mangeait une sorte de tarte où la farine s’unissait au vin, et, pour susciter le courage chez les convives, on y mêlait les cervelles de quatre moineaux mâles. « Le vin, dit un contemporain, était épais, graisseux, rance et avait un goût de poix ». On y ajoutait parfois de l’eau de mer.
Quelle époque redoutable !
« L’Impartial. » Djidjelli, 1931.