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Les anecdotes
21 janvier 2022

Le procès de la mère de Kepler

kepler

Dans les archives de la petite ville de Guglingen, en Souabe, on vient de retrouver un curieux document. Il s’agit des pièces du procès en sorcellerie intenté à Catherine Kepler, la mère de l’illustre astronome qui le premier donna une théorie de la planète Mars et énonça les lois astronomiques d’où Newton sut dégager le grand principe de l’attraction universelle.

Catherine Kepler s’adonnait à la confection et à la vente de médicaments, et sans doute de philtres. Comme elle avait la langue acérée, et ne craignait pas les papotages, elle se créa nombre d’ennemis. Ceux-ci lancèrent le bruit qu’eue pratiquait la sorcellerie, et c’est ainsi que le tribunal criminel de Lemberg la fit arrêter, et sans retard instruisit son procès (1620). Mais les juges montrèrent une telle partialité qu’ils durent être dessaisis et l’affaire fut alors portée devant l’officialité de Guglingen. La nouvelle instruction dura plusieurs mois et le 4 septembre la cour déclara que pour arriver à la manifestation de la vérité il était nécessaire de recourir aux offices de « maître Jakobus ». C’était la mise à la question.

A ce moment Johannes Kepler vivait à Linz. Il revint en Souabe et obtint non seulement la suspension de la torture mais le transfert de la prisonnière de son cachot dans le logement du gardien. Entre temps les pièces de la procédure avaient été transmises à la faculté de droit de Tubingue et celle-ci, par arrêt en date du 10 septembre 1621, jugea qu’en présence de l’âge avancé de l’accusée (73 ans) et de l’insuffisance des preuves il n’y avait pas lieu d’appliquer la torture, mais que Catherine Kepler subirait cependant la « peine de l’explication ». La vieille femme fut donc conduite dans la chambre de la question où maître Jakobus lui expliqua en détail l’usage des instruments de torture. Invitée à faire des aveux Catherine protesta encore une fois de son innocence.

L’ordre d’élargissement arriva quelques jours plus tard, mais la prisonnière fut encore retenue jusqu’au 4 novembre, moment où son fils put payer les 400 florins de frais de procédure.

« L’Écho du merveilleux. » Paris, 1913.

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