Sur le pouce
Un soir, Mozart songeait aux moyens d’acquitter quelques dettes. Un de ses amis entre chez lui, et le prie de lui composer un morceau pour l’aider à payer les siennes. Mozart se met sur le champ au piano, et sans plus songer à lui-même, commence par le morceau destiné à son ami, qui, grâce à lui y se trouva ainsi tiré d’embarras.
Mozart se plaisait à redire qu’il avait composé son Don Juan pour deux de ses amis et lui, à Prague, dans une maison qui appartenait à Dussek. On assure que l’ouverture ne fut réellement faite que la veille de la représentation. Il travailla une partie de la nuit, buvant du punch et prêtant l’oreille aux récits de sa femme, qui lui conta, jusqu’à quatre heures du matin, de vieilles légendes bohémiennes dont l’originalité avait pour lui le plus grand charme.
« La Lorgnette. » Bordeaux, 1855.
Illustration: Edouard Hamman.