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Les anecdotes
5 décembre 2021

Instinct maternel

vipere

La vipère inspire trop de répugnance pour qu’on songe jamais à la choisir pour emblème de l’amour maternel. Il n’est pas douteux, pourtant, qu’elle se sacrifie à l’occasion pour la défense de sa couvée. Dans une nouvelle édition de ses Merveilles de l’instinct, M. Garratt en cite l’exemple que voici :

Un promeneur apercevant, étendue sur un banc bordant la route, une grosse vipère se chauffant au soleil, s’en approcha dans l’intention de la frapper de sa canne. Celle-ci, en le voyant, leva un peu la tête, fit entendre un léger sifflement et demeura la bouche ouverte. Ce signal fut compris de ses quatre petits, qui s’engouffreront aussitôt dans cette ouverture béante. Mais l’infortuné reptile fut victime de sa sollicitude maternelle, car elle retarda sa fuite, et la canne du promeneur s’abattit sur elle avant qu’elle ait pu faire un mouvement de retraite.

Inquiet de savoir ce qu’étaient devenus les petits, notre homme ouvrit la vipère, et les quatre vipériaux s’en échappèrent vivants, frétillant et se tortillant, comme s’ils ne savaient où aller ni que faire.

Que les serpents, vipères et autres reptiles offrent à leurs petits un abri temporaire contre le danger dans leur propre corps, ce n’est pas la première fois que nous l’entendons dire, mais avec une expression de doute équivalant presque à une absolue négation. M. Garratt en doutait probablement lui-même, car il a accumulé les exemples les mieux prouvés, d’où il résulte que, dans la plupart des cas, la malheureuse mère est victime de son dévouement à sa progéniture, à cause du délai qu’exige toujours l’emmagasinement de celle-ci.

« La Science : journal hebdomadaire. » Paris, 1er décembre 1887.

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