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Les anecdotes
20 novembre 2021

Contagion

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La croyance à la contagion de la phtisie, que les modernes expérimentations tentent aujourd’hui à faire envisager comme scientifique existait depuis longtemps déjà au fond de la croyance populaire.

George Sand nous fournit dans sa Correspondance une curieuse preuve de cette croyance. Elle voyageait en Espagne, dans le courant de l’année 1839, avec Chopin, déjà atteint de la maladie (phtisie pulmonaire) qui devait l’emporter dix ans plus tard, et venait de s’établir à Mayorque.

« Au bout, d’un mois, » écrit-elle, « le pauvre Chopin, qui, depuis Paris allait toujours toussant, tomba plus malade et nous fîmes appeler un médecin, deux médecins, trois médecins, tous plus ânes les uns que les autres, et qui allèrent répandre dans l’île, que le malade était poitrinaire au dernier degré. Sur ce, grande épouvante ! La phtisie est rare dans ces climats et passe pour contagieuse. Joignez à cela l’égoïsme, la lâcheté, l’insensibilité et la mauvaise foi des habitants. Nous fûmes regardés comme des pestiférés et de plus comme des païens, car nous n’allions pas à la messe. Le propriétaire de la petite maison que nous avions louée nous mit brutalement à la porte et voulut nous intenter un procès, pour nous forcer à recrépir sa maison infectée par la contagion. La jurisprudence indigène nous eût plumés comme des poulets. »

Les tribulations des deux voyageurs recommencèrent à Barcelone. Au moment où ils quittaient l’auberge dans laquelle ils étaient descendus, l’hôte voulut leur faire payer le lit où Chopin avait couché, sons prétexte qu’il était infecté et que la police lui ordonnait de le brûler.

« La Médecine nouvelle : organe de l’Institut dynamodermique. » Paris, 27 juin 1891.

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