Un miracle
Si respectueusement dévoués que nous soyons à la cause du clergé, nous devons regretter qu’on n’exécute pas les miracles avec plus de soin. Dans tout ce qui touche à la foi, il faut de la finesse et du tact. Voici le fait récent à l’occasion duquel nous émettons ce regret.
Un débat assez grave était survenu entre le clergé et la fabrique de Saint-Omer. L’un voulait changer la statue de Notre-Dame des Miracles, l’autre voulait la conserver. La question a été tranchée de la façon suivante : On trouva un matin dans la main de l’Enfant-Jésus porté par la Vierge aux Miracles une lettre ainsi conçue :
« Ma mère et moi, nous ne voulons pas nous en aller. »
Bien entendu, on a obéi. Le fonds, l’idée, l’intention sont excellentes et respectables, à coup sûr, mais pourquoi ne pas soigner l’exécution, et avoir oublié un timbre-poste sur l’enveloppe ?
« La Vie parisienne. » Paris, 1864.