Les œufs fabriqués
La fabrication des œufs en Amérique comprend quatre opérations : la confection du jaune de l’œuf, celle du blanc, celle de la pellicule, celle de la coquille.
Le jaune est un mélange de farine maïs, d’amidon extrait du blé, d’huile et de divers autres ingrédients. On le verse à l’état de pâte épaisse dans l’ouverture de la machine, qui lui donne une forme ronde.
Puis, le jaune passe dans l’autre compartiment où il est entouré par le blanc, lequel est composé d’albumine comme dans l’œuf naturel. Ce nouveau liquide se concrète,et, grâce à un mouvement rotatoire particulier, il prend une forme ovale.
L’œuf passe ensuite dans le réceptacle voisin, nommé « machine à peau ». Là, il est entouré d’une légère pellicule.
Enfin, il passe dans l’écailleur, où il reçoit sa dernière enveloppe, c’est-à-dire une écaille de gypse un peu plus épaisse que la coquille naturelle, il est ensuite placé sur les plateaux sécheurs,où l’écaille sèche tout d’un coup, tandis que l’intérieur se concrète rapidement.
Ce produit prend ainsi toutes les apparences de l’œuf véritable.
Ces œufs sont d’ailleurs tout à fait inoffensifs, aussi sains que l’œuf de poule. Ils ne se gâtent jamais et, à cause de l’épaisseur de la coquille, ils sont plus commodes pour le transport que les œufs naturels.
« Le Signal de Madagascar. » Tamatave, 29 mai 1909.
Dessin de Gotlib.