La valse de Zimmer
Celui, dont on joue, avec le succès que l’on sait, la Belle Hélène, à la Gaîté-Lyrique, connut de son vivant la grande gloire. Cela ne l’empêcha pas d’être toujours très bon pour ses confrères.
Jacques Offenbach fut vraiment compatissant aux misères des ratés et de ceux à qui la veine ne voulait pas sourire. Il rechercha, pendant des années, un compositeur de musique viennois, Zimmer, auteur d’une valse dont il ne savait que les huit premières mesures et que sa mère lui chantait dans sa première enfance, pour l’endormir. Ce Zimmer, qui avait eu des débuts brillants, cessa de composer de la musique à partir du jour où celle qu’il aimait mourut de phtisie galopante. Dès lors, il connut la gène.
Offenbach mit tout en oeuvre pour le retrouver mais ne le découvrit que trop tard à Vienne. Zimmer mourait littéralement de faim. Offenbach le recueillit et le fit soigner. Quelques jours après, Zimmer s’éteignit. Il ne put jouer à Offenbach la fameuse valse. Il l’avait oubliée.
« Parisiana. » Paris, 1920.