Orchésographie musicale
Dans son Orchésographie Musicale, ouvrage publié en 1589, Thoinet Arbeau, dit Taboureau, donne aux danseurs de son temps de bien jolis conseils qui peuvent encore servir à ceux du nôtre :
"Quand vous danserez en compagnie, dit-il, ne baissez point la tête pour contrôler vos pas et voir si vous dansez bien : ayez la tête et le corps droits, la vue assurée. Crachez et mouchez peu, et si la nécessité vous y contraint, tournez le visage d'autre part, et usez d'un mouchoir blanc... Devisez gracieusement et d'une parole douce et honnête. Que vos mains soient pendantes, non comme mortes, ni, aussi, pleines de gesticulations, et soyez habillé proprement avec la chausse bien tirée et l'escarpin propre."
On évalue que la danse, sport pédestre, vous fait parcourir en-moyenne un kilomètre en treize minutes. Pour un tango, dont les mouvements sont lents, la distance se réduit à 600 mètres, mais pour un pétulant fox-trot, elle s'élève à deux kilomètres. De sorte qu'une danseuse intrépide qui s'agite sans en rater une, de dix heures du soir à six heures du matin, effectue dans sa nuit de bal 56 000 pas : ce qui représenterait sur route un parcours de près de quarante kilomètres... avec le sourire et des talons pointus !
Etonnez-vous qu'après cela ces demoiselles soient fatiguées le lendemain !
« Ric et Rac. » Paris/Clermont-Ferrand, 1931.