Vénus et ses bras
Il n’est point de statue qui ait soulevé autant de controverses ou fait couler autant d’encre que la Vénus de Milo. Publicistes, artistes, sculpteurs, archéologues et historiens se querellent à son sujet depuis près de deux siècles.
A peine avait-elle revu la lumière du jour, quand on la découvrit, en février 1820, près du théâtre antique de la ville de Mélos, qu’une question angoissante se posait devant tous ceux qui s’intéressent à l’art : Le sculpteur grec avait-il pourvu de bras sa statue ?
Cette question-là, du moins, fut bientôt résolue par l’affirmative. Mais c’était retomber de Charybde en Scylla, car une seconde question sollicitait aussitôt l’attention des archéologues. Quelle position avaient ces bras ?
Après des années de discussions passionnées, le point d’interrogation demeure intact et la Vénus, gloire et orgueil de notre musée du Louvre, attend encore l’artiste de génie qui lui rendra ses bras.