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Les anecdotes
12 janvier 2022

D’épouvantables bruits dans l’air

charles-ix

M. de Sainte-Foix, dans son Histoire de l’ordre du Saint-Esprit (édition de 1778), rapporte ce passage tiré d’un recueil écrit, vers la fin de 1572, par le marquis chrétien Juvénal des Ursins, lieutenant général de Paris, et imprimé en 1601.

« Le 31 août 1572, huit jours après le massacre de la Saint-Barthélémy, j’avais dîné au Louvre, chez madame de Fieschi. La chaleur ayant été très forte, tout le jour, nous allâmes nous asseoir sous le petit berceau, du côté de la rivière, pour prendre le frais. Tout à coup nous entendîmes dans l’air un tapage épouvantable de voix tumultueuses et de gémissements, mêlés de hurlements de rage et de fureur. Nous restâmes immobiles d’effroi, en nous regardant de temps en temps, sans avoir la force de parler. Il est certain que le roi Charles IX l’entendit; il en fut atterré et ne dormit pas de toute la nuit. Aussi, le lendemain, bien qu’il n’en dit pas un mot on remarqua qu’il avait l’air sombre, pensif et décomposé.

« Si quelque prodige ne doit point trouver d’incrédules, c’est assurément celui-ci; car il est attesté par Henri IV, lui-même. Ce prince, dit  Agrippa d’Aubigné (livre 1er, chap. VI, page 561), nous a raconté plusieurs fois, dans le cercle de ses courtisans, les plus familiers et les plus intimes (et j’ai plusieurs témoins vivants qui ne l’ont jamais répété, sans se sentir encore rempli d’épouvante), que huit jours après le massacre de la Saint-Barthélemy, une grande multitude de corbeaux, vinrent se poser et croasser sur le pavillon du Louvre.

La même nuit, Charles IX, deux heures après s’être couché, sauta en bas de son lit, fit lever des hommes de sa chambre et les mit en quête, en entendant un grand bruit de voix lamentables, pareilles à celles qu’il avait entendues la nuit de la Saint-Barthélemy; que tous ces cris divers étaient horribles, articulés si clairement, si distinctement, que Charles IX, croyant que les ennemis des Montmorency et de leurs partisans les avaient surpris et attaqués, envoya une troupe de ses gardes pour empêcher ce nouveau carnage.

Ses gardes revinrent lui dire que Paris était tranquille et que tout le bruit qu’on entendait était dans l’air. »

(Extrait du journal de Turin, Annuli d’ello Spiritismo, n°5, p. 297)

« L’Avenir : moniteur du spiritisme. » Paris, 21 juillet 1864.

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